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DE CHAMFORT. 28 I

niser par les médailles la gloire du roi, d'exami- ner les dessins des peintures et sculptures consa- crées à la gloire du roi , se soutint avec éclat près de trente ans ; mais que , vers la fin du règne , la gloire du roi venant tout à coup à manquer , il fallut songer à s'étayer de quelqu'autre secours. Ce fut alors que, sous un nouveau régime qui la soumit à la hiérarchie des rangs, tache dont l'académie française parut du moins exempte, l'académie des helles-lettres chercha les moyens de se montrer utile. Elleeut recours auxantiquités judaïques , grecques et romaines , dont elle fit l'objet de ses recherches et de ses travaux. Eh ! que ne s'y bornait-elle ! Nous étions si reconnais- sans d'avoir appris par elle ce qu'étaient dans la Grèce les dieux cabires , quels étaient les noms de tous les ustensiles composant la batterie de cuisine de Marc-Antoine ! Nous applaudissions à la découverte d'un vieux roi de Jérusalem , perdu depuis dix-huit cents ans, dans un recoin de la chronologie! On sourit malgré solde voir des es- prits graves et sérieux s'occuper de ces bagatelles. Certes, il valait mieux en faire son éternelle occupation, qued'étudier nos antiquités françaises pour les dénaturer, que d'empoisonner les sources de notre histoire, que de mettre aux ordres du despotisme une érudition faussaire, que de com- batire et condamner d'avance l'assemblée natio- nale, en déclarant /^wi^i^e et dangereuse l'opinion qui conteste au roi le pouvoir législatif pour le

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