les plus célèbres, d'Aiembert , son secrétaire per- pétuel : je parle du recueil des éloges académiques.
Si l'on veut s'amuser, philosopher, s'affliger des ridicules attachés , non pas aux lettres ( que nous respectons ), mais aux corps littéraires ( que nous ne révérons pas ), il faut lire celte singulière col- lection , c[ui de l'éloge des membres fait naître la plus sanglante satire de cette compagnie. C'est là , c'est dans ce recueil qu'on peut en contem- pler , en déplorer les misères , et remarquer tous les effets vicieux d'une vicieuse institution ; la lutte des petits intérêts , le combat des passions haineuses, le manège des rivalités mesquines, le jeu de toutes ces vanités disparates et désassorties entre lettrés, titrés , mîtrés; enfin toutes les évo- lutions de ces amours-propres hétérogènes, s'ob- servant , se caressant , se heurtant tour à tour , mais constamment réunis dans l'adoration d'un maître invisible et toujours présertit.
Tels sont, à la longue, les effets de cette dégra- dante disposition , que, si l'on veut cherchei' l'exemple de la plus vile flattei-ie où des hommes puissent descendre, on la trouvera ( qui le cj-oi- rait ? ) , non dans la cour de Louis xiv, mais dar.s l'académie française. Témoin le fameux sujet du prix proposé par ce corps : Laquelle des vertus du roi est la plus digne d'admiration? On sait (pie ce programme, présenté ofhciellement au monarcjue, lui lit baiser les yeux et couvrir son visage (Wrn^ rougeur subite et involontaire. Ainsi uu roi, ([ue
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