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pncieiine littérature , et qui met sous les veux riiistoiie de notre langue, depuis son orii^ine jus- qu'au moment où cette histoire devient la vôtre. On y verra un idiome barbare , assemblage frcs- sier des idiomes de nos provinces, se former len- tement et par degrés presqu'insensibles ; lutter.^ pour ainsi dire, contre lui-même; indiquer l'ac- croissement et le progrès des idées nationales , par les termes nouveaux , par les changemens que subissent les anciens, parles tours, les figures, les métaphores qu'amènent successivement les arts, les inventions nouvelles; enfin, par les conquêtes que notre langue fait, de siècle en siècle, sur les langues étrangères. On observera, non sans surprise, le (Caractère primitif de la nation consigné dans les élémens même de son lanpa^e. On reconnaîtra le Français défini en Eurooe , dès le huitième siècle , gai , brave et amoureux. On verra les idées meurtrières de duel, de guerre, de combats, associées souvent dans la méiiie ex- pression , aux idées de fêtes , de jeux , de passë- îemps , de rendez-vous. Et quelle autre nation que la nôtre eût désigné, sous le nom de la joyeJise y l'épée que Charlemagne rendit si redou-^ table à l'Europe ?

Ce travail de M. de Saint-Palaye , quelque im- mense qu'il puisse paraître, n'était toutefois qu'un démembrement d'une entreprise encore pluscoiv sidérable , nouveau prodige de sa constance et de sa laborieuse activité. C'était un diction-»

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