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l64 OILUVRES

L'auteur n'aurait pas eu grand peine dans l'époque où il vivait. L'a- mour, dans des mœurs simples , n'est composé que de lui-même , ne peut être payé que par lui , s'offense de ce qui n'est pas lui ; mais dans des mœurs rafînées , c'est-à-dire , corrompues , ce sentiment laisse entrer dans sa composition une foule d'accessoires qui lui sont étrangers. Rapports de position , convenances de société, calculs d'amour-propre, intérêt de vanité, et nombre d'autres combinai- sons qui vont même jusqu'à le rendre ridicule. En France c'est , pour l'ordinaire, un amusement , un jeu de commerce qui ne ruine et n'enrichit personne.

\ . 21. Il avait du bon sens ; le reste vient ensuite.

C'est l'opinion de M. Guillaume dans l'Avocat Patelin. On lui dit : 3Iais , 3J. GiiiUmune , savez-vous que vous gotn-ernericz très-bien un état ■" Tout comme un autre , répond-il.

Y. 55. Je crois voir cet aveugle, etc. . .

Ce récit de l'histoire du serpent , formant une autri; fable dans la fable, me paraît déplacé. Outre qu'il rentre dans l'Apologue du ser- pent etdu villageois au livre vi , il gâte un peu cette jolie pièce. Vou- lez-vous voir combien elle serait plus vive , plus rapide , et d'unnlus grand effet ! Essayez de supprimer l'épisode cUi serpent : supposez qu'après ces mots :

Y. 28. Ne produisent jamais que d'illustres malheurs.

Supposez qu'en' sautant 22 vers , La Fontaine eût dit :

V. 5i. Mille dégoûts viendront, dit le prophète ermite. (1) 11 en Tint en effet, l'ermite n'eut pas lorl. Mainte peste de cour , etc. . . .

Le reste comme il est. Il nie semble que cette suspension ferait un très-bon effet , et donnerait à cette pièce une rapidité qui lui manque.

��(i) Nous avons, contre l'usage, adopte le sonliincut de l'académir- pour l'orlhographc de ce mol , appuyés aussi sur son origine, cniuu.s. 'U:ierl.

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