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Quant au style , n'oublions pas ce dernier trait.
V. 25. Un loup parut , tout le troupeau s'enfuit.
Ce n'était pas un loup, ce n'en était que l'ombre.
Voyez, quel effet de surprise produit ce dernier vers, et avec quelle force , quelle a ivacité ce tour peint la fuite et la timidité des moutons.
En reportant les yeux sur les fables contenues dans ce neuvième livre , on peut s'apercevoir que La Fontaine baisse considérable- ment. De dix-neuf Apologues qu'il contient , nous n'en avons , comme on a vu , que quatre excellens , le gland et la citrouille , Vhintre et les plaideurs , le singe et le chat , et les deux pigeons , pour qui seuls il faudrait pardonner à La Fontaine toutes ses fautes et • toutes ses négligences.
��LIVRE DIXIEME.
V. I. Iris je vous louerais , il n'est que trop aisé: ■
Madame de la Sablière était en effet une des femmes les ])lus aimables de son temps , très-instruite , et ayant plusieurs genres d'esprit.. Elle avait donné un logement, dans sa maison à La^ Fon- tame , qu'elle regardait presque comme un animal domestique ; et après un déplacement , elle disait : Je n'ai plus , dans mon ancienne maison , que moi , mon chat , mon chien , et mon La Fontaine. En même temps qu'elle voyait beaucoup l'auteur des fables, elle était, mair^ en secret , une des écolières du fameux géomètre Sauveur ; mais elle s'en cachait : nous verrons bientôt pourquoi.
V. 7, Elle est commune aux dieux , etc. . .
On peut observer qu'en ceci , comme en bien d'autres choses , les hommes ont fait les dieux à leur image. Au reste , il y a à la fois de l'esprit et de la poésie à supposer que le nectar , si vanté par les poètes, n'est autre chose que la louange.
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