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DE CHAMFORT. l47

Le mouvement : il sera Dieu, appartient à un véritable enthou- siasme d'artiste^ Aussi La Fontaine remarque-t-il que la statue était parfaite.

Je ne sais pourquoi La Fontaine fait souveut le mot poète de deux syllabes. Boileau et ses contemporains ne lui en donnent jamais que deux.

FABLE TII.

V. 1 . Une souris tomba d'un bec du chat-buant

��Je n'ai pas le courage de faire des notes sur une si méchante fable, qui rentre d'ailleurs dans le même fond que celui de la fable xviii du livre deuxième. C'est un fort mauvais présent que Pilpai a fait à La Fontaine. Remarquons seulement ce vers: <i« tient toujours du lieu dont on vient... Si La Fontaine a voulu dire : on se ressent toujours de ses premières habitudes , c'est-à-dire , de son éducation; cette maxime peut se soutenir et n'a rien de blâmable ; mais s'il a voulu dire : on se ressent toujours de son origine , il a débité une maxime fausse en elle-même et dangereuse ; il est en contradiction avec lui-même , et et il faut le renvoyer à sa fable de César et de Laridon.

V. -9. Parlez au diable , employez la magie

est encore un vers répréhensible , en ce que La Fontaine a l'air de supposer qu'il y ait une magie et qu'on puisse parler au diaJjle.

FABLE VIII.

V. 5. On en voit souvent dans les cours.

La Fontaine , c{ui vante si souvent Louis XIV sur ses guerres et sur ses conquêtes , avait ici une belle occasion de lui donner des éloges plus justes et mieux mérités. Il pouvait le louer d'avoir banni ces fous de cour si multipliés en Europe , d'avoir sulostitué à cet amusement misérable , les plaisirs nobles de l'esprit et de la so- ciété. C'était un sujet sur lequel il était aisé de faire de beaux ou de jolis vers. La Fontaine avait le choix. On ne l'èiit point accusé de flatterie ; et il aurait eu la gloire de contribuer peut-être à faire cette réforme dans les cours de quelques souverains , qui coIiser^ ifient ce ridicule usage. ^

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