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la fin de la fable, et même d’une manière trop longue et peu piquante.

FABLE XX.

Ces deux petits faits mis ainsi à côté l’un de l’autre, racontés dans le même nombre de vers et dans la même mesure, font un effet très-piquant. Les six derniers vers ne sont que l’explication des six premiers, mais le commentaire plaît autant que le texte.

V. 3. Le beau premier, le fin premier, mots reçus dans l’ancien style pour dire simplement le premier. On le disait encore de nos jours dans le style familier.

FABLE XXI.

V. 7. Les témoins déposaient. Cette formule de nos tribunaux est plaisante : elle nous transporte au milieu de la société. C’est le charme et le secret de La Fontaine ; il nous montre ainsi qu’en parlant des animaux, il ne nous perd pas de vue un seul instant.

V. 31. Plût-à-Dieu, etc. Tous les procès ne sont pas de nature à être jugés ainsi ; et quant à la méthode des Turcs, Dieu nous en préserve. La voici : Le juge, appellé Cadi, prend une connaissance succincte de l’affaire, fait donner la bastonnade à celui qui lui paraît avoir tort, et ce tort se réduit souvent à n’avoir pas donné de l’argent au juge comme a fait son adversaire : puis il renvoie les deux parties.

FABLE XXII.

Je ne connais rien de plus parfait que cet Apologue. Il faudrait insister sur chaque mot, pour en faire sentir les beautés. L’auteur entre en matière sans prologue, sans morale. Chaque mot que dit le chêne fait sentir au roseau sa faiblesse.

V. 3. Un roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent qui d’aventure
Fait rider la face de l’eau, etc.