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… L’art est un séducteur, s’il n’est pas un flambeau,
Et chacun de tes vers doit être une étincelle,
Une étincelle d’or qui monte vers les cieux,
Et qui va, scintillant d’une flamme éternelle,
Former un nouvel astre immense et radieux,


Et le poëte répond :

 
Je te comprends enfin et comprends mon devoir,
Et je pourrai chanter jusqu’à l’heure dernière,
Jusqu’à l’heure sacrée où, refermant les yeux,
Mon cœur murmurera la suprême prière,
Et prendra, libre enfin, son essor vers les cieux.


Ces vers expriment une aspiration qui est tout le secret de cette nature d’élite. Sa vie fut une recherche ardente du divin idéal vers lequel ses regards étaient constamment tournés. Qu’on lise le Captif, et l’on verra grandir jusqu’aux proportions d’une véritable souffrance cette inextinguible soif d’infini, et l’on comprendra le titre que nous avons choisi pour ce volume. Ce titre, c’est un cri, qui suffit à résumer l’histoire de cette âme si étrangement éprise des réalités invisibles.