Page:Chambrier - Au delà (Fischbacher 1886).djvu/52

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Qu’à l’heure sainte et grande où les choses du monde
Devant celles du ciel éteignent leur rayon.

C’est alors seulement qu’il peut ouvrir son âme
En torrents d’harmonie et de divins accents,
Et la répandre, ainsi qu’une céleste flamme,
Sur un autel où brûle un précieux encens.


Tel autre poème est une longue méditation sur la métempsycose, un de ces sujets mystérieux dont les vertigineux escarpements l’attiraient. Je cite les strophes finales, paraphrase sans doute inconsciente d’un vers célèbre de Lamartine :

 
Et venus de si haut faire un pèlerinage,
Tout enivrés encor de souvenirs plus doux,
Nous avons souvent peine à finir le voyage
Et ne le terminons maintes fois qu’à genoux ;

Heureux si nous pouvons d’une telle origine
Conserver jusqu’au bout le sceau pur, immortel ;
Si jusqu’au dernier jour l’espérance illumine
Notre âme qui retourne au ciel.