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cœur bouillant, une sensibilité extraordinaire et un besoin d’affection dont elle réservait pour son entourage les explosions et les manifestations passionnées.

Ses premières poésies furent écrites vers l’âge de dix-sept ans. Élève de l’École supérieure des jeunes demoiselles, elle s’était acquis par ses compositions une petite célébrité de collège ; son poème d’Atlantide, où elle conte l’antique légende du continent autrefois disparu sous les flots, fit sensation alors dans le cercle des camarades et des maîtres, et fut lu, sans nom d’auteur, il est vrai, par Mme Ernst dans une de ses séances de déclamation.

Ceux qui la voyaient de près avaient compris dès ce moment qu’il y avait, chez cette jeune fille, non pas un simple caprice, mais une vocation qu’il ne fallait point contrarier ; et le jour où elle fut autorisée par son père à se livrer à ses goûts littéraires, elle s’écria qu’il n’y avait plus un seul point noir dans son existence si heureuse.