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Hélas ! et c’est ainsi que je garde mon rêve !
Je le poursuis toujours sans fatigue et sans trêve ;
Plus d’une fois déjà je me suis dit : « Demain,
Dès la pointe du jour, je m’en irai moi-même
Chercher le dernier mot de ce lointain problème… »
Jamais l’aube qui suit ne me trouve en chemin.

J’ai peur de voir crouler mon palais de chimères :
Les douces visions de mon cœur me sont chères,
J’aime tant rêver, seul, dans l’obscurité.
En te voyant de près, ô lumière discrète,
Je me dirais sans doute : « Hélas ! pauvre poète,
Tes songes valaient mieux que la réalité ! »


22 février 1882.