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C’est aspirer bien haut et ne point être sage !
Que feras-tu, vraiment, avec un ermitage ?
Un terrier te suffit ! » Et d’un air méprisant,
Le roi le regardait. « Prends garde, roi puissant,
Prends garde à ton orgueil ! » lui répondit le brahme.
« Quand j’aurai les trois pas que de toi je réclame,
J’y mettrai ton palais avec ce qu’il contient. »
— « Tu mettrais mon palais dans cet espace ! Eh bien,
Je voudrais voir cela ; comme je m’en vais rire !
Mais prends garde, vieux fou, si tu n’y peux suffire ! »
Mavali se leva:« J’ai hâte de te voir
Commencer ton travail; sortons, j’irai m’asseoir
Au lieu choisi par toi. »

Au lieu choisi par toi. » Ce fut dans une plaine
Que le soleil brûlait de son ardente haleine
Que le nain s’arrêta. Le roi, toute la cour,
Tout le peuple assemblé se mirent à l’entour.
Le nain ne bougeait pas. Le roi sourit : « Sans doute
Tu cherches, pauvre fou, cria-t-il, quelle route
Tu vas faire tenir à mon palais, afin
De l’amener entier sur ton vaste terrain ! »
« Oui, dit le nain, je veux que la foule s’espace :
Il faut un grand chemin pour que ton palais passe. »