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Viennent avec des cris sauvages
Mourir les flots des océans ;

Elle erre sur les forêts vierges,
Passe au-dessus des hauts palmiers
Dont les troncs droits semblent les cierges
D’un temple aux immenses piliers…

Et, quittant les terres connues,
Elle s’en va, d’un seul élan,
Au delà des rapides nues,
Dans le grand ciel étincelant.

Puis elle s’arrête, indécise,
Croyant reconnaître, égaré
Dans un murmure de la brise,
Un timbre de voix adoré…

Doux souvenir d’êtres qu’elle aime,
Partis pour des lieux inconnus,
Et qui, depuis l’heure suprême,
Ne sont, hélas ! pas revenus !…