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état de la province.

ales, et dont on doive mépriser les i…ies, c’est lui sans doute. Je demande pardon à la chambre de ces expressions que m’arrache la futile déclamation, que je viens d’entendre.

M. Hamilton appelle à l’ordre.

M. Gugy : écoutez, écoutez : ce sont les politesses de M. le Maire.

M. Bedard : Je ferai remarquer aux membres que, comme il fallait toujours lire l’adresse dans les deux langues paragraphe par paragraphe, j’ai cru qu’une seule lecture suffirait en la soumettant à la chambre. Cependant je m’en rapporterai à l’opinion de cette chambre. Qu’elle ordonne une seconde lecture, si elle ne croit pas que c’est du temps perdu.

M. Neilson est d’avis qu’une seule lecture en anglais et en français doit suffire, et que ceux qui ne veulent pas s’en contenter ne peuvent avoir en vue que de prendre le temps de cette chambre,

M. Morin : Je regrette qu’une telle discussion se soit élevée, puisqu’elle pourrait faire croire que nous fesons dans cette chambre des distinctions nationales : ce qui n’est point le cas. Il n’y a point d’objection de la part d’aucun membre à permettre d’abord la lecture de l’adresse en anglais : la chambre l’offre à M. Anderson. Je proteste donc contre toutes les insinuations qu’a pu faire M. Gugy à ce sujet ; et puisque nous sommes d’accord avec lui, toutes ces observations doivent tomber d’elles mêmes.

(La chambre offre à M. Anderson la lecture de l’adresse en anglais ; mais celui-ci se désiste de sa demande.)

M. Gugy : Je ne répondrai pas aux politesses de M. Bedard : pour trancher toute difficulté, je fais motion en amendement de remettre la considération de cette adresse à lundi prochain. La chambre se divise et rejette l’amendement à une majorité de 59 contre 11.

Pour,

MM. Anderson, Davis, Gugy, Hoyle, Languedoc, Lemay, Le Boutillier, Stuart, Taylor, Wright, Wurtele (11).

Contre,

MM. Amiot, Archambeault, Baker, Bedard, Berthelet, Bertrand, Besserer, Blanchard, Boissonnault, Bouffard, Bourdages, Bureau, Careau, Casgrain, Caseau, Courteau, Child, De Bleury, Déligny, Deschamps, De Tonnancour, De Witt, Dionne, Dorion, J. Dorion, P. A. Drolet, Duval, Fortin, Girouard, Guillet, Godbout, Hamilton, Huot, Kimber, Lafontaine, Larue, Leslie, Létourneau, Méthol, Morin, Mousseau, Neilson, Poulin, Proulx, Quesnel, Raymond, Rivard, Rocbrune, Rochon, Rodier, Scott, Simon, Taschereau, P. E. Tessier, Toomy, Trudel, Turgeon, Valois, Vanfelson, Viger [59].

La question de concurrence est ensuite mise sur le premier paragraphe de l’adresse, après qu’il a été lu en français et en anglais ; et il est accordé à une majorité de 53 contre 20.

Pour,

MM. Amiot, Archambeault, Bedard, Bertrand, Besserer, Blanchard, Boissonnault, Bouffard, Bourdages, Bureau, Careau, Cazeau, Courteau, Child, De Bleury, Deligny, Deschamps, De Tonnancour, De Witt, Dionne, J. Dorion. P. A. Dorion, Drolet, Fortin, Girouard, Guillet, Godbout, Huot, Kimber, Lafontaine, Larue, Leslie, Letourneau, Méthot, Morin, Mousseau, Poulin, Proulx, Raymond, Rivard, Rocbrune, Rochon, Rodier, Scott, Simon, P. E. Taschereau, Tessier, Toomy, Trudel, Tuigeon, Valois, Vanfelson et Viger. (53)

Contre,

MM. Anderson, Badeaux, Baker, Berthelet, Davies, Duval, Goodhue, Gugy, Hamilton, Hoyle, Languedoc, Le Boutillier, Lemay, Neilson, Quesnel, Stuart, Taylor, Wood, Wright et Young (20).

Il est convenu que la même division sera prise pour tous les paragraphes.

MM. Neilson et Lemay observent qu’il y a des paragraphes qu’ils approuvent dans l’adresse, mais qu’ils votent contre tous, parce qu’ils sont liés à d’autres qu’ils ne sauraient approuver.

MM. Noël, Masson et Taschereau, qui avaient voté pour les résolutions, étaient absens ; ainsi que M. Cuvillier, et autres, qui avaient voté contre.

MM. Badeaux et Hamilton qui n’avaient point voté, ont voté contre l’adresse.

M. Bedard fait motion que M. Morin soit député à Londres avec l’adresse.

À propos, des mots « M. Viger, Agent du Bas-Canada » qui se trouvent dans la motion ci-dessus, M. Taylor déclare qu’il proteste contre ces expressions, et dit que M. Viger n’est point l’agent du Bas-Canada.

M. Bedard fait motion que la dite adresse soit présentée à Son Excellence le gouverneur-en-chef par la chambre d’assemblée, le priant de la communiquer à Sa Majesté.

MM. Bourdages, Leslie et Child ont été nommés pour demander à Son Excellence le gouverneur, quand il serait prêt à recevoir la chambre. Aujourd’hui, le 4 mars, le gouverneur à reçu la chambre avec son adresse.



A.
(Discours omis dans cet ouvrage.)

Mercredi, 19e Février, 1834.

M. Bleury : Quand je me rappelle avec quelle force l’honble. membre du comté de Québec défendait jadis nos droits constitutionnels, je dois l’avouer, ma surprise a été grande quand je l’ai entendu, il n’y a qu’un instant, nous dire qu’il s’opposait à toutes et à chacune des résolutions devant la chaire, et qu’il proposait un amendement dans le but évident de les faire échouer. À quoi attribuer un pareil changement ? je l’ignore, et ce n’est pas mon but d’en chercher la cause ; mais puisque l’honble. membre préfère l’état actuel de souffrance dans lequel se trouve le pays, à un avenir plus heureux, je le renvoie à sa conscience, je le laisse dans le statu quo qu’il aime mieux : pour moi, je suis d’opinion que voilà déjà trop longtemps que les habitans de ce pays souffrent, qu’il est temps de chercher à leur procurer un sort plus favorable. Destinés à vivre en paix, ils ont jusqu’à ce moment tout supporté patiemment, parce qu’ils attendaient avec espérance la réalisation des promesses solennelles du ministre, d’apporter un remède efficace aux maux sans nombre, dont ils ont à se plaindre, et qui ont fait le sujet de plusieurs de leurs requêtes aux pieds du trône. Mais maintenant que leurs