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état de la province.

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il y aurait de la bonne foi ; les membres des environs ne se montreraient pas indifférens aux sacrifices de ceux qui ont été d’opinion de s’en aller d’abord et de laisser le gouvernement seul, isolé, incapable d’exécuter les lois, et obligé de recourir à l’assistance. Cependant que les membres sont resté ici pour l’intérêt public, ils ont droit de demander qu’on ne prenne en considération aucun autre objet que celui qui les retient ; et de supplier que la chambre y donne en entier son attention. La foule était telle dans les galeries, que la chambre a été obligée de les faire vider. Il a été ensuite résolu que personne ne serait admis comme spectateur sans un billet d’un membre, et que Chaque membre n’en donnerait pas plus que trois billets,

La question a été remise.

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Séance du soir. — Mardi, 18 février, 1834.
Ière résolution.

M. Neilson : Si dès ce soir on veut poser la question sur aucune de ces résolutions, j’objecterai que le reste de la traduction anglaise vient justement de m’être livré, sans que j’aie eu le temps de la lire. La conclusion de ces résolutions est tellement liée avec le tout, elles découlent tellement les unes des autres, que s’il y a des amendemens à faire, ils doivent commencer par la première résolution même ; et comment ceux qui n’entendent que l’anglais auront-ils pu se mettre à portée d’en juger ? Des délais sont donc essentiels ; et pour moi, je déclare que si l’on presse la décision, quelques-unes de ces résolutions qui pourraient peut-être rencontrer mon assentiment après mûre réflextion, rencontreront mon opposition aujourd’hui.

M. l’Orateur Papineau : Je n’ai pas de doute que sous huit jours l’hon. membre pour le comté de Québec ne vote contre toutes les résolutions, comme il est disposé de le faire aujourd’hui. Ce n’est pas l’impression et le sentiment du moment, c’est une longue suite de réflexions et de combinaisons qui l’ont depuis longtemps déterminé. Si toutefois ses objections eussent été personnelles à lui, on aurait pu y déférer peut-être ; mais s’il élève la voix, ce n’est pas pour lui, c’est pour suggérer des objections à d’autres, dont tout gratuitement il se fait l’avocat et le procureur. Cette objection, que la traduction anglaise n’a été livrée que tard, ne peut-être d’aucun poids pour l’hon. membre lui-même, qui entend parfaitement bien le français : à moins qu’un sentiment d’orgueil national, ne s’élevant au fonds de son cœur, ne lui ait dit qu’il ne devait pas lire en français ce qu’il pouvait lire en anglais, dans une langue moins familière, ce qu’il pouvait lire dans une autre qu’il entendît mieux, et qu’il n’ait prétendu user du droit de voir ces résolutions dans l’une et l’autre langue. Ce droit serait applicable ici, s’il s’agissait des procédés de cette chambre ; mais il ne s’agit que de résolutions, l’ouvrage d’un seul membre, qui strictement parlant, sinon convenablement, aurait eu le droit de ne nous les communiquer qu’une à une et que dans une seule langue, et alors chacune d’elles aurait été traduite, à mesure qu’elle aurait été présentée. Dès hier j’ai été surpris qu’on tentât d’éloigner cette première résolution, qui défend contre la calomnie notre honneur et celui de nos constituants, la loyauté canadienne. La méfiance contre le peuple canadien, l’accusation de déloyauté contre lui, ont dû paraître toutes simples dans les calomnies et les aggressions du conseil législatif. Que ce mensonge effronté y ait pris source, il n’y a là rien de surprenant ; mais ce à quoi on ne devait pas s’attendre, c’est qu’il fût renouvellé ici, dans cette chambre, par des représentans du peuple. Ce comité général s’est formé à la demande de l’hon. membre pour le comté de Montmorency, M. Bedard : il nous a dit, au nom du pays qui nous attend, que nous étions tous appelés au 15, à donner chacun notre opinion libre et indépendante sur l’état de la Province, et à déclarer si nous avons lieu de nous louer des actes de l’administration et des institutions qui nous régissent, et si nous devons nous plaindre des uns et demander la réforme des autres. Chacun de nous doit être aujourd’hui accusateur, si l’amour du pays nous anime, chacun de nous doit être prêt à soutenir les accusations portées par l’hon. moteur, ou prêt à dire que l’exécutif a sa confiance, et que le conseil législatif lui paraît bien constitué. C’est sur cette question que nous devons être prêts à décider, à tout blâmer ou à tout approuver, à dire que tout est bien ou que tout est mal, sans nous occuper d’aucune considération étrangère, ni voir ce que pensent, ce que méditent, ce que se proposent d’autres autorités. C’est sur notre honneur et notre conscience seuls que nous avons à répondre de notre détermination. Il est bien vrai que nous venons ici avec des droits égaux d’entrer sur cette question, et de suggérer librement des propositions à l’assemblée. Mais il n’en est pas moins vrai que les règles des convenances et des usages parlementaires demandaient que M. Bedard, le principal moteur, eût la faculté de dire qu’il n’était pas encore prêt, et demandât la permission de remettre à quelques jours ; et je ne vois pas pour quelle raison les hon. membres pour le comté de Québec et de Sherbrook, MM. Neilson et Gugy, se sont levés avec tant de précipitation pour lui en-