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l'inspection des monuments historiques 47

lui succède. J'étais allé hier chez votre oncle dans

l'espérance de vous y trouver.

« Tout à vous,

« P. M. « Lundi 13. »

Il semble d'après la lettre publiée plus haut, que Peisse désirait la place comme sinécure. Il n'en fut pas de même de Mérimée, qui prit sa fonction au sérieux. M. Bceswilwald en a témoigné naguère dans une lettre publiée par M. Filon l . On en verra la preuve dans les pages suivantes. Se souciant peu des fouilles, il aurait voulu que l'on se servit de tout l'argent mis à la dispo- sition de la Commission pour des restaurations, des réparations à des monuments. Comme il l'écrivait dix ans après à Requien : « Il est assez indifférent que les objets antiques demeurent sous terre un an de plus ou moins. Ils s'y conservent fort bien ; tandis que les monu- ments qu'on peut réparer avec l'argent des fouilles ne veulent souvent pas attendre 2 . »

Dès lors, va commencer dans la vie de Mérimée une nouvelle phase et non des moins intéressantes : celle de ses tournées d'inspection qui nous vaudront des lettres charmantes et amusantes à ses amis, des rapports intéres- sants et remplis de curieux détails archéologiques aux ministres ou au président de la Commission 5.

1. Mérimée et ses amis, p. 360-2. Cf. ibid., p. 120-2.

2. Lettre à Requien, dans Revue de Paris, du 15 mai 1898 p. 252 [du 3 juillet 1844].

3. Cf. Viollet-le-Duc, Mérimée et les monuments historiques dans Revue de Paris du 15 novembre 1895, p. 411-7. — Lucien Pâté, L'État et les monuments historiques. Conférence faite au Trocadéro le 9 août 1900, Paris, Picard, 1900, in-8°, p. 7-8.