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.|lS NOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE

ter un pregadiou. Jusqu'à présent je n'ai pu attraper qu'une Mantis religiosa, qui pendant quelques jours m'a fort amusé par son appétit. Rien de plus terrible que ses mâchoires en mouvement. Elle mangeait une mouche en moins de rien, mais elle a jugé à propos de mourir tout d'un coup. Le vrai pregadiou ne paraît pas encore, bien que nous ayons du soleil et de la chaleur. Je tiens à vous le montrer, car je ne l'ai vu décrit dans aucun livre d'his- toire naturelle. Il a cela de commun avec l'homme qu'il marche debout et regarde les deux. « Adieu, mon cher Confrère, etc.

« P r Mérimée. »

En février, Mérimée se sent bien mieux que l'année précédente ; mais en mars, avec le mauvais temps revient la rechute.

« Cannes, 31 mars 1866.

« Mon cher Confrère,

« Merci de votre aimable lettre. Je suis toujours souf- freteux. Ce n'est ni la faute de l'arsenic, ni la mienne, mais nous avons des temps dignes de Paris. Si notre soleil coutumier brillait sur cette plage, je pense que je serais bientôt meilleur que neuf. Mais il nous tient rigueur. Je n'ai pu sortir qu'une fois encore. J'attends toujours la fin de ce vilain temps. Aujourd'hui j'ai vu quatre hirondelles. Cela me paraît un bon signe.

« Je suis fâché que vous ne soyez pas venu faire vos Pâques avec nous ; le D r Gimbert m'avait donné quelque espérance de vous voir. Vous allez au contraire braver les froids du Nord.