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}}6 NOTES SIR PROSPËR MÉRIMÉE

lui ai dit l'unanime vœu de l'Académie. Enfin je crois que c'est enfoncer une porte ouverte. « Mille amitiés et compliments.

« P r Mérimée.

« Samedi soir. »

On lui écrivait sans même le connaître, pour avoir son avis sur certaines questions. Voici une lettre adressée à un architecte, M. Lance :

« Paris, 23 avril 1855.

« Monsieur,

« Je vous demande pardon de répondre si tard à la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser. J'ai lu avec beaucoup d'intérêt votre mémoire sur la difficile question des diplômes d'architecte. Si la nécessité du diplôme m'était bien démontrée, je crois que le système que vous proposez serait praticable. Mais je crains pour l'art tout ce qui ressemble à une organisation administra- tive. A mon avis les architectes se préoccupent trop de l'espèce de concurrence qui leur est faite par les ingé- nieurs. Lorsqu'ils comparent leur isolement à l'esprit de corps des ingénieurs leur position leur paraît mauvaise et il est naturel qu'ils désirent la changer. Mais si l'état de choses actuel a des inconvénients pour les architectes, ne craignez-vous pas que le diplôme n'en eût de bien plus graves pour l'architecture} Pour moi je ne voudrais pas que les ingénieurs civils formassent un corps. Je vou- drais pour eux la liberté la plus absolue comme en An- gleterre et aux États-Unis. Remarquez que la plupart des perfectionnements introduits dans nos constructions ci-