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296 NOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE

OU une imitation de son manuscrit, lequel était plus ancien et venait d'Italie. Mérimée, parait-il, se laissa convaincre et n'insista pas sur son observation. » D'après M. Delisle, en 1848, Ch. Lenormant rappela ce fait, et Libri s'empressa « d'expliquer de si dangereuses divulga- tions ». Il écrivit 2 lettres ace sujet à Paul Lacroix, les 6 et 11 décembre 1848, pour, dit M. Delisle, « fixer la version que le bibliophile Jacob devait opposer aux dé- clarations de M. Lenormant. »

Dans la lettre du 11 décembre on lit : « M. Mérimée, en le voyant, crut reconnaître quelques têtes qu'il avait copiées ou calquées plusieurs années auparavant. Mais comme il disait que le ms. qu'il avait vu à Tours était carlovingien et qu'il ne l'avait pas vu depuis grand nombre d'années, je crus que la mémoire le trompait et que tout au plus il avait vu à Tours une copie ou imita- tion plus moderne démon ms... D'ailleurs, M. Mérimée m'a dit plus tard qu'ayant été à Tours depuis, il s'était assuré que le ms. en question n'était pas dans le cata- logue. »

M. Delisle est obligé cependant de reconnaître, en note, que P. Lacroix prétendait avoir vu l'acte de vente du Pentateuque. M lle Valentine Stapfer a bien voulu nous écrire » qu'Albert Stapfer, lors de l'affaire Libri, « avait rappelé à M. Mérimée des faits qu'il tenait de M. Mérimée lui-même, et qui pouvaient faire suspecter l'honnêteté de Libri. Mais M. Mérimée ne s'en était pas laissé ébranler dans sa défense ». Cela concerne sans doute le fait rap- porté par M. Delisle, et montre bien que Mérimée avait

i. Lettre du 16 août 1900.