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92 NOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE

qui se trouvait dans L'abbaye de Landévennec, où dom Le Pelletier le consulta et il ajoute : « Le précieux recueil... a disparu pendant la Révolution. » M. Sébillot, si bien renseigné pour ce qui touche ces questions a bien voulu nous écrire que « si M. de la Yillemarqué a accusé Mérimée d'avoir dérobé un ms. de Guinclan, c'est qu'il aura été abusé par quelque racontar de ses fournisseurs de documents, dont plusieurs lui ont envoyé des pas- tiches, assez peu difficiles à faire pour qui connaît la langue bretonne de chansons populaires. Il me semble que c'est sur un on-dit de ce genre qu'il a formulé cette accusation... »

Quoi qu'il en soit, Mérimée revint désenchanté de ce pays où 1' « on tient à déshonneur de laver ses culottes » «  où il est impossible de toucher sans pincettes les per- sonnes du sexe de Brest, Morlaix, S 1 Bricuc, Rennes Vannes, Quimper 2 ... » Le bas-breton l'avait découragé aussi :

« ...Le catalan qui me faisait tant enrager, écrivait-il à Jaubert de Passa, n'est qu'un jeu d'enfant auprès du bas-breton. C'est une langue que celle-là. On peut la parler fort bien, je crois, avec un bâillon dans la bouche, car il n'y a que l'estomac ou même les entrailles qui paraissent se contracter quand on cause en bas-breton. Il y a surtout 17; et le c'h qui laissent loin derrière elle la jota espagnole... 3 *

i. A jaubert de Passa, 6 octobre 1835, loc. cit., p. 450.

2. A Requien, 12 janvier 1836, loc. cit., p. 239.

3. A Jaubert de Passa, 8 octobre.