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III

ŒUVRES D’ART POSTÉRIEURES À 1848


Dans la seconde moitié de sa vie, Wagner a créé les quatre parties de l’Anneau du Nibelung, Tristan et Iseult, les Maîtres Chanteurs et Parsifal.

Au point de vue spécialement biographique, on se trouve fort embarrassé pour classer ces œuvres dans un rapport quelconque avec la chronologie de la vie du maître. J’ai déjà donné quelques dates dans l’introduction à la première partie ; il en résulte que ces œuvres sont écloses à la fois et « pêle-mêle ». Avant que l’une d’elles fût terminée, toutes prenaient corps déjà, dans l’imagination de l’auteur. En novembre 1851, c’est-à-dire justement vers la fin de l’époque de transition, Wagner écrivait à Uhlig : « Mes projets artistiques s’étendent devant moi, toujours plus riches, plus pleins de promesses, plus assurés, et c’est avec un vrai frisson de plaisir que je pense à y travailler bientôt. » Mais l’ordre dans lequel ces plans divers s’exécutèrent semble avoir dépendu bien plutôt du hasard que de quelque nécessité intérieure. C’était l’Anneau qui, dans l’origine, devait ouvrir la marche. Si le travail fut interrompu pour longtemps, dès 1857, la cause en fut, non seulement, non premièrement, peut-être, la fatigue, mais encore la décourageante conviction que jamais l’œuvre n’arriverait à la représentation. Sans doute, éditeurs et rédacteurs s’entendaient pour réclamer quelque nouvelle œuvre de Wagner ; mais il leur fallait