fession déterminée, il était arrivé, à remplir les mêmes fonctions à titre d’employé de la cour de Saxe, dont il était le Hofkapellmeister. Depuis le 9 mai 1849, Wagner n’a plus rempli et n’a plus voulu remplir de fonctions officielles. Il dit lui-même à ce propos : « Je tournai décidément le dos à un monde auquel mon être véritable avait, depuis longtemps, cessé d’appartenir ». On verra plus tard ce qu’il entendait par là ; qu’il nous suffise de dire ici qu’il n’y eut, dans le coude brusque que fit sa voie, ni hasard, ni caprice, mais une détermination que la nature même des choses rendait, tôt ou tard, inévitable, une vraie question de principe. C’est en pleine conscience de cause que Wagner tourna le dos au monde, en particulier à tout ce qui concerne l’art tel qu’alors ce monde le comprenait ; pour garantir sa propre indépendance, il se vit forcé de renoncer au salaire que jusque là ce monde, comme par grâce, lui avait accordé ; voulant pouvoir agir sur ce même monde, il dut se placer en dehors de lui ; rêvant de mettre ses énergies musicales au service de sa conception poétique, il dut renoncer à s’en faire un gagne-pain. On comprend, maintenant, pourquoi cette soudaine décision, par laquelle il quitta une fois pour toutes la carrière professionnelle, marque dans sa vie une date à retenir, et une date de première importance.
Et la symétrie que cette vie présente au point de vue du temps, elle nous l’offre jusque dans ses détails, ce qui nous permet de partager chacune de ses deux grandes phases en quatre périodes très distinctes. En effet, à chacune d’elles correspond un séjour différent, et elles offrent cette singulière coïncidence que, d’une phase à l’autre, il y a entre les périodes de même ordre à la fois parallélisme et contraste constant.