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I

ŒUVRES ANTÉRIEURES À 1848


I. — Essais de jeunesse


Avec les dispositions de Wagner et l’excitation journalière qui, pour lui, résultait du contact avec les choses de théâtre, il n’est pas étonnant que ses tentatives de production artistique aient commencé de fort bonne heure et revêtu des formes nombreuses et diverses. Il est naturel que tout enfant réagisse selon les impressions qu’il reçoit, et l’on ne saurait tirer de bien loin certaines conclusions de l’espèce particulière des premiers efforts de Wagner, sauf cette seule conclusion qu’il était doué d’une impressionnabilité extraordinaire et que l’instinct d’imitation commun à tous, chez lui s’exalta jusqu’à l’instinct créateur. Mozart et Beethoven n’eussent pas, encore tout enfants, composé, si leurs parents n’eussent été musiciens ; Wagner, vraisemblablement, n’eût pas déjà, dans les classes inférieures du gymnase, écrit des « tragédies sur le modèle des Grecs » s’il n’avait pas grandi aux abords immédiats de la scène. Mais, dès qu’un jeune garçon commence à recevoir des impressions très diverses, on peut en inférer la direction où le poussent ses inclinations naturelles ; et chez Wagner, caractère aussi décidé qu’impulsif, cette direction se marque de fort bonne heure.

Déjà dans la première partie, j’ai dit que Wagner a, dès les premières années de l’école, manifesté un don