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dernières, moins nobles qu’elle, n’entrent dans l’histoire que dans la mesure où, en s’y mêlant, elles s’assimilent plus ou moins à la race blanche. La détérioration de celle-ci, d’autre part, provient évidemment de ce que, infiniment moins nombreuse en représentants que les races inférieures, elle s’est vue obligée à se mêler à elles, en quoi, comme je l’ai déjà remarqué, elle a beaucoup plus perdu en pureté, qu’elle ne pouvait leur faire gagner, en ennoblissant leur sang en quelque mesure ». Ce point de vue, Wagner le tenait de son ami, le comte de Gobineau, et de son Essai sur l’Inégalité des Races humaines. En dépit de sa portée infinie, cette considération n’a, toutefois, qu’une importance secondaire pour la doctrine de la régénération, puisqu’elle n’éclaire pas l’avenir, mais seulement le passé. Du moins, elle ne saurait se projeter dans l’avenir que sous forme d’un épouvantable cataclysme. Mais Wagner détourne les yeux d’une si affreuse conséquence et voit dans le vrai christianisme un antidote « versé à tout le genre humain pour la plus noble purification de tous les vices de son sang ».

Par contre, de bonne heure Wagner se préoccupe d’un autre problème racial : je veux parler de l’influence démoralisatrice de l’une de ces races blanches sur les autres, de l’élément juif sur les peuples non juifs, sur l’ensemble des « gentils ».

Le Judaïsme dans la Musique parut, pour la première fois, en 1850, dans la Nouvelle Revue musicale de Brendel ; puis en brochure séparée, et avec une longue préface, en 1869. Aucun écrit du maître n’est plus universellement connu, au moins quant à son titre ; une des périphrases favorites, pour désigner Richard Wagner, c’est « l’auteur du Judaïsme dans la Musique ». Mais il serait erroné de croire que Wagner n’ait exprimé ses