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bonne heure de cette question du régime nutritif, par sa lettre à Uhlig du 20 octobre 1850, dont j’ai déjà cité quelques mots plus haut :

« D’une part, manque de nourriture saine, de l’autre, excès de jouissance sensuelle, par dessus tout, mode de vivre absolument contraire à la nature : voilà ce qui nous a amenés à un état de dégénérescence qui ne peut être arrêté et guéri que par une rénovation complète de notre organisme déformé. Le superflu et la privation, voilà les deux ennemis mortels de notre humanité d’à présent ». Dans sa correspondance avec Liszt aussi, Wagner fait à ce sujet une allusion curieuse : « En vérité, toute notre politique, toute notre diplomatie, notre soif de parvenir, notre impuissance et notre science, et aussi, malheureusement, tout notre art moderne..... en vérité, toute cette végétation parasite de notre vie actuelle n’a d’autre sol où elle puisse germer et prospérer, que notre ventre malade ! Ah ! si chacun voulait et pouvait me comprendre, à qui je jette ce cri, presque risible en apparence, et pourtant si effroyablement vrai ! »

C’est seulement dans le dernier écrit de la série : Héroïsme et Christianisme, que Wagner s’occupe de la question de l’inégalité des races humaines, et trouve une seconde cause physique de déchéance dans ce fait, « que si la race noble peut dominer la race inférieure, elle ne peut, par voie de mélange, nullement l’élever jusqu’à elle, mais seulement abaisser son propre niveau… Que nous n’aurions aucune histoire de l’humanité, s’il n’y avait eu des mouvements, des succès et des créations de la race blanche, cela est plus qu’évident, et nous pouvons sans crainte considérer l’histoire universelle comme l’histoire des mélanges de cette race avec la jaune et la noire, en ce sens que ces