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un village de pêcheurs, à hommoku, près de yokohama.


LES HABITANTS

CARACTÈRES ANTHROPOLOGIQUES. — LE PROBLÈME DE LA RACE. — UNITÉ DU PEUPLE JAPONAIS. — CHIFFRE DE LA POPULATION.


Caractères anthropologiques. — Les caractères anthropologiques des Japonais sont ainsi résumés par M. J. Deniker :

« D’une façon générale, les Japonais sont petits de taille (taille moyenne des hommes : 1m,59 ; des femmes : lm,47), assez robustes et bien proportionnés. La couleur de leur peau varie depuis le jaune pâle presque blanc jusqu’au jaune brunâtre, couleur de feuille morte. Ils ont presque tous une accumulation du pigment sur la ligne médiane du ventre, et les nouveau-nés offrent une tache caractéristique, bleuâtre, dans la région sacro-lombaire, qui disparait souvent au bout d’un certain nombre d’années. Les cheveux sont raides, lisses et noirs. Le système pileux est peu développé, sauf les cas où l’on peut présumer les mélanges avec les Aïnos. Le crâne est mésocéphale, avec la tendance à la dolichocéphalie dans le type fin, à la brachycéphalie dans le type grossier ; il est assez haut, volumineux et offre surtout deux particularités : le maxillaire supérieur est très large, très bas, dépourvu de fosse canine, et la portion environnant l’ouverture nasale est moins fortement dirigée en avant que chez les Européens ; l’os malaire est très fréquemment divisé en deux parties par une suture transversale plus ou moins complète. » (Grande Encyclopédie, article « Japon ».)

On peut distinguer au Japon deux types assez différents, entre lesquels il y a naturellement un grand nombre d’intermédiaires : un type aristocratique, taille élancée, corps un peu grêle, mains souples et menues, crâne dolichocéphale, face allongée, teint clair, yeux très obliques, nez fin et convexe, bouche petite (on a comparé ce type à celui des nobles Coréens et de certains Chinois du nord) ; et un type populaire, plus grossier, corps trapu, crâne arrondi, front bas, face élargie, teint foncé, pommettes saillantes, yeux presque droits, nez aplati, bouche largement fendue (on a comparé ce type à celui de certains Chinois du sud, des Annamites et des Laotiens). Dès les débuts de leur peinture et dans leurs gravures, les Japonais ont représenté ces deux types opposés, exagérant les différences qu’offre la réalité.

Il convient de noter encore que la taille des Japonais paraît s’être allongée dans les nouvelles générations. Le capitaine V. remarque : « À dix ans d’intervalle, j’ai été frappé de la différence. On rencontre maintenant, en bien plus grand nombre qu’autrefois, des jeunes gens non seulement vigoureux, mais de très grande taille ; si le progrès continuait dans les mêmes proportions, dans trente ans, les petits Japonais seraient une chose du passé. » (Revue de Paris, 15 avril 1909. « Le Japon après la guerre », p. 874).

L’auteur explique cette transformation par l’enseignement de la gymnastique suédoise à l’école primaire et le développement des sports.


Cl. Underwood
fillettes de la campagnes.


Le problème de la race. — Quelle est la race, quelles sont les origines des Japonais ? Problème fort intéressant, très difficile à résoudre, aujourd’hui encore non résolu scientifiquement.