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II


La date de 1830 ne sortira pas de ma mémoire. Pour moi, elle se rapporte à un mouvement révolutionnaire coïncidant avec ma jeunesse, et, avant de parler des hommes qui influaient alors sur les destinées du pays, il convient de constater l’impression que je ressentis, à la suite du grand événement de l’année qui vit la famille d’Orléans succéder à la branche aînée des Bourbons.

Le 27 juillet, nous revenions du collège Henri IV à notre pension, située rue des Fossés-Saint-Victor (depuis, rue du Cardinal-Lemoine), lorsque, mes camarades et moi, nous aperçûmes partout, sur notre passage, des rassemblements de Parisiens, — bourgeois et ouvriers, — qui criaient : Vive la Charte ! et dont les gestes animés ne laissaient pas de nous étonner un peu.

Ordinairement, la rue des Fossés-Saint-Victor