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nées pour prendre une revanche contre la royauté citoyenne.

L’insurrection des 5 et 6 juin 1832 inspira à M. Noël Parfait un poème apologétique, intitulé : L’Aurore d’un beau jour ; et depuis le 1er mars 1832, Barthélemy dans sa satire hebdomadaire, la Némésis, dardait les traits les plus brûlants sur les hommes du gouvernement, de même que les Iambes d’Auguste Barbier, dénonçant la curée des places, exaltant le lion populaire, maudissant le règne de la force, sentaient la poudre et les balles, à l’heure où le peintre Eugène Delacroix exposait la Liberté guidant le peuple sur les barricades.

M. Noël Parfait n’a rien perdu de ses convictions républicaines, dont l’âge seulement a adouci les juvéniles exaltations.

Barthélemy, peu après l’insurrection, publia la Justification de l’état de siège, brochure en prose, qu’il avoua, qu’il justifia en vers, mais qui fit douter de sa sincérité. Pour ma part, — et nombre d’amis étaient d’accord avec moi sur ce point, — je ne pardonnais pas ces actes de caméléon à un homme qui avait outragé Lamartine dans une satire datée du 3 juillet 1831, et à qui le poète des Méditations avait noblement répondu.

Barthélemy chanta, depuis, l’Art de fumer, ou