Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.

avaient résolu de ne pas recevoir la décoration de ses mains.

En outre, quelques hôtels de légitimistes servaient de lieux de rendez-vous, où l’on ne se contentait pas de plaisanter sur le roi des maçons, sur « l’anecdote de Juillet », sur les « glorieuses journées ». Entretenant des correspondances avec la province, plusieurs anciens serviteurs de Charles X rêvaient une troisième Restauration, se préparaient à des actes offensifs.

Deux sortes de légitimistes existaient : les légitimistes actifs, se compromettant dans les complots, — Valérius, bandagiste ; Durouchoux, fils d’un négociant en vins ; Quinel, épicier ; Boblet, graveur et marchand d’estampes sur le quai des Augustins. Le « père Boblet », que je connaissais bien, ne laissait point passer une seule occasion de manifester, de colporter des portraits de Henri V, de faire de la propagande pour le roy dans toutes sortes de petites sociétés cléricales.

Quant aux légitimistes usant seulement du journal ou de la parole, ils lançaient surtout des mots méchants contre le roi-citoyen.

Ils prétendaient, par exemple, que les membres de la famille de Louis-Philippe étaient exclus de la grande famille des souverains, et ne se ma-