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Les Souvenirs d’un hugolâtre touchent un peu à tout, même à la vie intime. Si petit qu’on soit, durant une époque, on se trouve forcément mêlé à l’action générale.

Personne ne le niera : en politique, en littérature, en sciences et en arts, la génération de 1830, comprenant tous les Français vivants dans ce temps, ou à peu près, a fait majestueusement son œuvre, depuis le commencement de ce siècle jusque dans sa dernière moitié.

Elle est représentée par une pléiade d’hommes supérieurs, qui n’ont pas tous été remplacés, ou dont les travaux ont frayé la route à leurs dignes successeurs.

Ce qui caractérise cette génération puissante, c’est d’abord l’enthousiasme ; c’est ensuite l’ardeur des sentiments ; c’est enfin la passion persévérante.

Ces moteurs sont indispensables pour aviver le progrès, tandis que l’indifférence, le scepticisme et la froideur ne peuvent rien créer que d’éphémère, en admettant qu’ils ne perdent pas le terrain précédemment gagné.

La génération de 1830 a montré presque toutes les audaces ; elle a tenté tous les essais religieux ou sociaux, scientifiques, artistiques ou littéraires.

Née au lendemain de l’effondrement du pre-