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Et les procès de presse ne discontinuèrent pas, car les ministères « de résistance » se succédaient.

Germain Sarrut, directeur de la Tribune, fut impliqué, sous Louis-Philippe, dans cent quatorze procès ; il prit lui-même près de soixante-dix fois la parole pour se défendre ; Antony Thouret subit plus de trente procès, et fut condamné à cent mille francs d’amende.

Les accusés, sur leur banc, faisaient une propagande énorme en faveur de la République. Auguste Blanqui s’écria, devant ses juges :

« 93 est un épouvantail bon pour les portières et les joueurs de dominos. »

Déjà Barbès, étudiant en 1830, s’affiliait successivement aux sociétés secrètes, — aux Saisons, aux Droits de l’homme.

Armand Barbès et Auguste Blanqui commençaient leur carrière révolutionnaire. Ils allaient conspirer sans cesse contre la monarchie, Blanqui surtout, dilettante en fait de manifestations et d’émeutes, homme d’action très résolu.

L’Union de Juillet, placée sous le patronage de La Fayette, se composait des décorés de Juillet qui avaient refusé de prêter serment à Louis-Philippe, et dont le but était d’obtenir les « conséquences de la révolution ». Les décorés, alléguant que leurs titres étaient antérieurs à ceux du roi,