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trouvaient parfois accolés aux noms de gens qui voulaient aller jusqu’au républicanisme.

Dans ces coalitions, même, se rencontraient des impérialistes, prompts et habiles à faire le coup de feu, en espérant travailler pour Napoléon II, que Barthélemy et Méry avaient célébré, et dont la phtisie s’emparait.

Étudiants, ouvriers, bourgeois, étaient enrôlés parmi les défenseurs de la liberté menacée, confusément, sans liens solides. L’autorité avait fermé ou suspendu les cours de Guizot à la Sorbonne, supprimé l’École normale supérieure, persécuté les professeurs Villemain et Cousin, de telle sorte que ceux-ci, avec leurs élèves, entraient en révolte contre elle.

L’avènement du ministère Polignac, succédant à celui de Martignac, semblait un défi ; si bien que La Bourdonnais, sortant du cabinet quand Polignac y entrait, répondait à un ami, lui demandant pourquoi il se retirait :

« Quand je joue ma tête, je veux tenir les cartes. »

Un coup d’État était dans l’air, et chacun se mettait en garde contre la démence du souverain ; mais peu d’hommes politiques avaient des principes arrêtés.

Le National, journal d’Armand Carrel, paru le 3 janvier 1830, représentait le groupe des avan-