tentèrent de la République modérée, avec le drapeau tricolore qui, selon la voix éloquente de Lamartine « avait fait le tour du monde ».
Ceux qui avaient lutté pendant dix-huit années pour le triomphe de la démocratie, ceux qui avaient pris part aux émeutes, même aux attentats contre Louis-Philippe, prêchèrent la république démocratique et sociale, pourvue d’autres épithètes encore.
Les clubs, les repas fraternels, les journaux à titres révolutionnaires renouvelés de 1793, reparurent.
Je n’ai pas oublié la journée du 2 avril 1848. Le club des Incorruptibles donna un banquet patriotique sur la place du Châtelet. La société populaire de Montrouge y apporta un énorme gâteau, « destiné à la communion républicaine », et ledit gâteau servit de pain bénit démocratique.
Le 7 juin 1848, l’Organisation du travail, journal des ouvriers, fut poursuivi pour avoir publié la liste des grandes fortunes de France, sous le titre : Fortunes foncières.
De tous les côtés, le socialisme déborda. Dans le journal la Montagne, un rédacteur écrivait : « Qu’a été le peuple ?… Rien. Que doit-il être ? Tout. »
Et Proudhon, dans sa feuille le Peuple, répéta en septembre 1848 :