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seconde République ne devait pas s’établir, après la chute de ce prince.

J’eus à désirer de nouveau, de 1851 à 1870, le succès de la démocratie.

Nul n’échappe aux heures d’illusion, nul n’échappe aux heures de découragement.

Les républicains de la génération de 1830, joués par les monarchistes de la branche cadette, prirent leur revanche en février 1848.

On lut, sur des affiches : « Nous ne nous laisserons pas escamoter la révolution de 1848. » La République fut proclamée. Mais malgré ce grand événement, auquel peu de personnes s’attendaient, et qui dénouait par un changement radical de gouvernement une crise commencée par une simple question de capacités électorales, il n’y eut pas, tant s’en faut, unanimité parmi les partisans du nouveau régime.

Il est certain que le travail de nos pères est loin d’avoir porté des fruits immédiats.

La division entre républicains et socialistes existait déjà sous Louis-Philippe ; elle s’accentua énergiquement après le départ de l’ex-roi citoyen.

Les uns voulaient la République avec toutes ses conséquences, avec le drapeau rouge succédant au drapeau tricolore accepté par l’Empire et par la royauté de Juillet ; les autres se con-