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Jamais, peut-être, la mode féminine et masculine ne se laissa aller davantage aux engouements pour les productions littéraires, artistiques ou scientifiques du jour, aux événements intérieurs ou extérieurs.

Si je n’ai pas vu la véritable rage des châles, des bonnets, des chapeaux Ourika, de 1822 à 1840, j’ai vu se maintenir la grande vogue des couleurs « Ipsiboë » (du vicomte d’Arlincourt), « Trocadéro », « Élodie » ; des carreaux écossais « à la Dame Blanche » ; des fantaisies « à la Lampe merveilleuse, à l’Emma, à la Clochette, à la Marie Stuart », en l’honneur des compositeurs Nicolo, Auber et Carafa, et du poète Lebrun.

Des modes « à la Girafe » on passait à celles du chimpanzé Jocko, lorsque 1830 nous inspira celles qui consacraient le souvenir de Charlotte Corday et de Marie-Antoinette pour les femmes, de Robespierre et des Girondins pour les hommes. Des turbans rappelaient le costume de la délicieuse Cornélie Falcon, dans le rôle de la Juive.

Le romantisme fit naître les toilettes « à la châtelaine, à la Marguerite de Bourgogne, à l’Isabeau de Bavière, etc. » Mlle Mars, Mlle Georges et madame Dorval furent imitées — dans les vêtements — par des bourgeoises, même par de petites pensionnaires.