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qu’on voulait faire reculer, on renonçait à l’obéissance.

« On obéit d’abord », s’était écrié le général Bugeaud.

« Faut-il obéir jusqu’à se faire geôlier, jusqu’à l’ignominie ? » avait repris le député Dulong, parent de Dupont de l’Eure, au milieu d’un violent tumulte.

La phrase de Dulong renfermait une allusion injurieuse à la mission du général Bugeaud, qui avait été chargé, naguère, de garder la duchesse de Berry dans la citadelle de Blaye.

Il s’ensuivit une rencontre, dans laquelle Dulong fut tué par une balle au front.

L’impression que causa ce duel fut renouvelée par la démission de Dupont de l’Eure comme député. Elle fit encore disparaître de la scène politique un ancien « ami » de Louis-Philippe.

Pour la seconde fois, l’arrestation de la duchesse de Berry amenait de sérieuses conséquences.

Déjà, en 1838, l’annonce de sa grossesse avait fortement ému le parti légitimiste.

Les amis de cette princesse avaient prétendu empêcher de parler de son « indisposition ». Ils s’étaient montrés irrités, menaçants, à Paris, à Lyon et à Rouen. Le Corsaire avait été appelé en duel ; la Tribune et le National avaient déclaré