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son est longue : Paul-Louis Courier, Cauchois-Lemaire pour des pamphlets ; Béranger, Émile Debraux et de Pradel, pour des chansons ; le bonapartiste Barginet (de Grenoble), qui avait vertement attaqué le ministre Decazes, favori de Tien-Ki (Louis XVIII) ; Lamennais, Alphonse Esquiros, qui y écrivit son joli recueil poétique : les Chants d’un prisonnier, édité par mon frère, et presque introuvable aujourd’hui.

Sous Louis-Philippe, il y avait à Sainte-Pélagie le clan des légitimistes et le clan des républicains. Généralement, ils frayaient peu ensemble. Plus tard, il y eut le pavillon des aristos.

En 1840, le baron de Verteuil de Feuillas, gérant du journal la France, publia Un an de prison, ou Souvenirs de Sainte-Pélagie. Lamennais, sous les verroux, écrivit Une voix de prison (1839), à peu près sous la forme et le style des Paroles d’un Croyant. Sous le second Empire, Louis-Auguste Martin, emprisonné pour son ouvrage Les Vrais et les Faux catholiques, rédigea un Voyage autour de ma prison (1859) ; il fit ainsi ses adieux à Sainte-Pélagie, où Eugène de Mirecourt était détenu, où Garnier, éditeur de Proudhon, lui succéda :


Adieu ! prison et solitude,
Tour à tour salon et parloir,