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devant moi un des émeutiers de la place Vendôme.

Au surplus, les philippistes comptaient beaucoup sur les averses pour éteindre le feu des insurrections légères.

Mistress Trollope dit de la garde nationale, en 1836 : « C’est ce corps qui doit empêcher la France de dévorer ses propres entrailles, ou rien ne l’en empêchera. » Mais bah ! si les soldats-citoyens acclamaient Louis-Philippe, on prétendait que les officiers leur avaient « commandé de crier Vive le roi ! ».

La garde nationale parut quelquefois dangereuse au pouvoir, depuis que, en 1830, elle avait ouvert une souscription à l’effet d’offrir un vase monumental et une épée à La Fayette. Plus d’un citoyen Prudhomme se glorifiait d’avoir des armes pour défendre la royauté, et, au besoin, pour la combattre.

Aux journées de février 1848, les gardes nationaux demeurèrent neutres, — d’une singulière façon, — entre Louis-Philippe et le peuple. Sur leurs boutiques ils écrivaient, avec de la craie : Armes données. C’était abdiquer.