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je renvoie mes lecteurs à ce document amusant et curieux à plus d’un titre.

Lorsque vint pour moi l’âge d’être garde national, je filai doux ; mais j’intriguai de toutes mes forces auprès de Bauller, chef de musique dans la neuvième légion.

Mes intrigues réussirent, et je fus admis en sa compagnie comme pavillon chinois.

Ce très lourd instrument, vous le savez, n’existe plus que chez les hommes-orchestres ; je l’ai agité, moi, durant plusieurs années.

La place de cymbalier devint vacante ; je l’ambitionnai, et Bauller me l’accorda, en récompense de mes bons services.

Enfin, de grade en grade, j’arrivai au triangle. Suprême bonheur ! Quand la parade était terminée, dans la cour du Carrousel, je plaçais mon instrument sur ma poitrine, et je regagnais la demeure paternelle. L’harmoniste Augustin Savard fit partie avec moi de la petite musique de la neuvième légion.

Sous le second Empire, — quand on tria des gardes nationaux sur le volet, — les récalcitrants ne manquèrent pas.

De quelle manière s’y prendre, pour se faire exempter par le Conseil de recensement ou de discipline ?

Un malin, jugé bon pour le service, malgré les