L’Hôtel des haricots, prison spéciale pour les récalcitrants, située sur le quai d’Austerlitz, aujourd’hui démolie, remplacée par les bâtiments de la gare du chemin de fer d’Orléans, renferma tour à tour des poètes, des peintres, des musiciens de mérite.
Alphonse Esquiros ne consentit jamais à revêtir l’uniforme ; un de nos amis communs, afin d’échapper au recensement, plaça sur la porte de son logement cet écriteau :
Moyennant un arrangement avec leurs concierges, plusieurs rebelles vivaient à l’abri du tambour qui portait à domicile les billets de garde.
D’autres, condamnés par le conseil de discipline, laissaient s’accumuler les heures de prison, jusqu’au jour où l’on venait les arrêter et les conduire à l’Hôtel des haricots, où ils allaient lire les innombrables inscriptions faites par des détenus sur les murs, où ils ajoutaient à la liste leurs noms, leurs réflexions philosophiques, sentimentales, et parfois leurs mouvements d’indignation.
On a écrit l’histoire de l’Hôtel des haricots ; —