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de Musset : « C’est un jeune homme d’un bien beau passé ! »

En parlant de Henri Heine, Thiers disait : « Cet Allemand est le Français le plus spirituel depuis Voltaire. »

Après la révolution de Juillet, Heine, installé à Paris, avait multiplié les diatribes contre Louis-Philippe, qui lui constitua une pension sur sa cassette. L’auteur des Reisebilder reconnaissait que « les fortifications de Paris étaient l’événement le plus considérable de son temps ».

Pendant vingt-cinq années, il devait représenter, chez nous, l’esprit et la poésie de l’Allemagne, en même temps qu’il représentait la vive et spirituelle critique française chez nos voisins d’outre-Rhin. Ses épigrammes atteignaient et sa mère patrie et sa patrie adoptive.

Pour indiquer la façon d’écrire d’Henri Heine, il suffit de rappeler comment il raconta la mort de Sirey, frappé dans l’appartement de la cantatrice Heinefetter, en 1842, — célèbre drame judiciaire :

« Le vacarme qui s’est passé dans le cabinet d’études de Mlle Heinefetter, à Bruxelles, a éveillé notre intérêt. Les dames surtout sont indignées contre cette dinde allemande, qui malgré son séjour de plusieurs années en France, n’a pas encore appris l’art de savoir empêcher que deux