Lorsqu’il faisait son service dans la garde nationale, sous le second Empire, sa tunique étincelait de croix, car il est décoré de presque tous les ordres connus.
Revenons à la maison de santé de la rue de Lourcine, où le ministère de M. Philippe Ricord ne s’exerçait pas, je le répète, uniquement sur des malades d’un genre à part.
Parmi les aliénés de la maison, on citait de hauts personnages ; généralement, ils sortaient guéris, ou bien ils allaient dans un hôpital spécial, quand leur affection semblait devoir être chronique.
Des détenus politiques, ai-je dit, se rencontraient là. Voici comment cette singularité s’expliquait. La maison avoisinait la prison de Sainte-Pélagie. Quelques condamnés, subissant leur peine dans cette prison, obtenaient, soi-disant pour cause de maladie, la permission de se faire transporter dans une maison de santé ; et ils choisissaient celle de la rue de Lourcine.
Lagrange et Baune furent de ceux-là. Ces pensionnaires d’un genre particulier promettaient de ne pas s’évader ; et ils tenaient leur promesse ; on ne citerait aucun exemple d’évasion parmi eux. Leur honneur était engagé.
Peut-être conspiraient-ils un peu, afin de n’en pas perdre l’habitude.