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près ces paroles, que je reproduis de mémoire :

« On a tort de redouter le peuple… Ouvrez, ouvrez les portes du temple, et vous verrez qu’il respectera la maison de Dieu. »

Les portes furent ouvertes, ainsi qu’il le demandait, et la manifestation passa devant le portail, s’écoula sans envahir Notre-Dame, sans même troubler la prédication.

Le mouvement oratoire du conférencier religieux avait été vraiment magnifique. Jamais on ne mêla avec plus de bonheur l’action avec la parole.

Et pourtant Lacordaire ne réussit pas dans l’arène parlementaire. En 1848, il adopta les idées démocratiques.

« Vous n’êtes pas républicain de la veille », lui objectèrent des clubistes.

« Non, répondit-il, mais je le suis d’aujourd’hui, ce qui vaut mieux. »

Bientôt, devenu député, et siégeant sur les bancs de la Montagne, il comprit que sa place n’était pas à l’Assemblée constituante. Ses discours ne « portaient » point. Il donna sa démission à propos de l’émeute du 15 mai 1848.

Lacordaire eût mieux fait de décliner, tout d’abord, l’honneur d’être représentant du peuple ; il eût mieux fait d’imiter Béranger et Michelet.

Le légitimiste Berryer occupa, dans le parle-