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politique, plus d’un journaliste, plus d’un romancier, plus d’un poète, ont laissé des livres très remarquables d’histoire, sans pour cela figurer dans la pléiade des grands historiens.

Armand Carrel, qui commença par être le secrétaire d’Augustin Thierry, « son premier maître », n’était pas seulement un vigoureux publiciste, l’âme du journal le National. Son Histoire de la Contre-Révolution en Angleterre ne produisit qu’un médiocre effet ; mais ses articles sur la guerre d’Espagne de 1823 émurent vivement le monde littéraire, et l’on ne douta pas de l’avenir du jeune écrivain.

Le marquis de Saint-Aulaire rédigeait une Histoire de la Fronde qui lui ouvrait les portes de l’Académie française, mais qui, il faut en convenir, était loin de valoir celle de la France sous Louis XIII et le cardinal Mazarin, par Bazin, couronnée par l’Institut et plaçant son auteur au rang des historiens distingués.

Prosper Mérimée, après le Théâtre de Clara Gazul, après Colomba et Carmen, publia d’excellentes Études sur l’histoire romaine, dans lesquelles il raconte avec un art parfait des détails qui sont le fruit de recherches précieuses.

Capefigue improvisa des publications historiques, où le style et la composition faisaient défaut, quoiqu’il lui fût permis de puiser dans