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leur tellement jaune, tellement verdâtre aussi, que l’on ne manqua pas de lancer des plaisanteries contre sa peinture lymphatique.

On racontait, notamment, qu’en voyant l’image de la princesse de Belgiojoso, un compatriote de la célèbre Italienne avait bien vite couru à son hôtel pour s’enquérir de sa santé.

Henri Lehmann, observaient plusieurs critiques, avait calomnié la princesse de Belgiojoso, jeune, belle et charmante. Il lui avait attribué un charme funèbre, une beauté sentant la tombe, une jeunesse sans fleur. En un mot, la vue du portrait de la princesse effrayait presque et pouvait faire croire que l’original allait bientôt rendre l’âme.

Mme de Belgiojoso n’avait pourtant que trente-six ans, et, malgré son apparence de phtisique, elle devait atteindre sa soixante-deuxième année.

Donc, elle s’était efforcée de créer à Augustin Thierry une résidence presque champêtre dans Paris.

S’il ne voyait pas ces douces choses, il en ressentait, du moins, la salutaire influence.

À des intervalles assez rapprochés, on faisait de la musique chez lui, de la bonne musique de chambre. Des instrumentistes distingués s’empressaient de venir procurer à l’historien la seule distraction qu’il lui fût permis de goûter.

Augustin Thierry ne voyait pas… il entendait ;