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Chateaubriand « demandait la première place parmi ses admirateurs » et s’appuyait de son autorité dans ses Études historiques.

Pour moi, Augustin Thierry était un artiste, un artiste qui me réconciliait avec l’histoire telle que Poirson, Caïx et Desmichels l’avaient enseignée dans les chaires de collège ; avec l’histoire hérissée de dates et de synchronismes, muse revêche, n’ayant pas le plus petit mot pour charmer, justifiant trop son nom de Clio, compagne affolée de Mnémosyne, muse de la Mémoire.

Non seulement Augustin Thierry était aveugle, mais il était paralytique au moment où son médecin, M. le docteur Graugnard, me présenta à lui.

Il habitait, dans la rue du Mont-Parnasse, non loin de la maison où est mort Sainte-Beuve, une maison où la princesse de Belgiojoso lui avait offert la plus charmante hospitalité, — appartement commode, bon air, jardins ombreux.

Mme de Belgiojoso était connue de l’Europe entière.

Au Salon de peinture de 1844, un portrait fait par Henri Lehmann, plus tard membre de l’Académie des beaux-arts, et mort aujourd’hui, attirait vivement la curiosité du public.

C’était le portrait de la princesse de Belgiojoso.

Or, l’artiste avait donné à son œuvre une cou-