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VI

Je le déclare hardiment, fièrement, triomphalement : dans notre pension, nous ne nous enflammions que pour la jeune littérature.

Le romantisme nous avait conquis. Des élèves de sixième aux élèves de rhétorique et de philosophie, l’entente était à peu près complète. Nous marchions sous l’étendard de Victor Hugo, comme nous ne jurions, pour les hautes études, que par Villemain, Guizot, Cousin et Michelet, celui-ci étant alors maître de conférences à l’École normale. Michelet faisait du romantisme en histoire.

Stendhal (Henri Beyle), et d’autres écrivains de mérite, encouraient notre haine précoce, parce qu’ils méconnaissaient le génie du poète novateur.

Nous ne pardonnions pas à Stendhal d’avoir dit, en 1829 : « Victor Hugo, ultra vanté, n’a pas