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lonistes lauréats du Conservatoire, François Habeneck fit entendre pour la première fois la première symphonie (en ut) de Beethoven ; directeur des concerts spirituels de l’Opéra, il continua de faire connaître les œuvres du géant de la symphonie à un petit nombre d’amateurs. « Il risqua de temps à autre, dit Théophile Gautier, quelques-unes des plus intelligibles symphonies de Beethoven, qu’on trouvait barbares, sauvages, délirantes, inexécutables, bien qu’on les jouât, et que les classiques d’alors prétendaient n’être pas plus de la musique que les vers de Victor Hugo n’étaient de la poésie, et les tableaux d’Eugène Delacroix de la peinture. »

Enfin, au commencement de 1828, lors de la fondation d’une nouvelle société des concerts du Conservatoire, Habeneck fut récompensé de sa persévérance. Beethoven triompha, grâce à sa chaleur et à son énergie. Les récalcitrants de 1828 se déclaraient exclusivement admirateurs du maître, en 1850, au Conservatoire.

Tout en remerciant Habeneck d’avoir importé chez nous les chefs-d’œuvre de Beethoven, un de mes amis, Ernest Alby, de la France littéraire, plaisanta sur le chef d’orchestre voulant devenir directeur de notre École royale de musique en 1840, à la place de Cherubini.

Il lui reprochait un défaut énorme, — prendre