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la dame du lieu, s’amusait au point de ne pas regarder les admirables cheveux de sa fiancée.

Comme on est généralement porté à abuser, dans un salon, de la complaisance d’un artiste, peu s’en fallut que nous ne demandassions à l’auteur du Chalet une improvisation à jet continu sur le journal entier.

L’étoffe du musicien, chez Adolphe Adam, était doublée de l’étoffe d’un écrivain. Ses Souvenirs l’ont bien prouvé. Halévy se servait aussi très convenablement de la plume ; Berlioz se consolait en faisant le feuilleton musical du Journal des Débats, des amertumes que lui causait sa situation de compositeur incompris.

Hector Berlioz, soit pour ses symphonies, soit pour ses ouvertures, livrait de véritables combats dans lesquels il était obligé de se rendre, — avec les honneurs de la guerre. La Symphonie fantastique, celle de Roméo et Juliette, ainsi que la Damnation de Faust et l’Enfance du Christ, nous coûtèrent autant de peine pour les soutenir que les drames de Victor Hugo, et elles n’eurent pas le même sort, car il fallut vingt années au moins d’intervalle entre leur apparition et leur reprise dans nos concerts populaires, pour qu’elles obtinssent un succès ressemblant à de l’engouement.

Que de mal se donnaient Berlioz et son paro-