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que historique, tant son style rend fidèlement les caractères des personnages d’un lieu et d’une époque. Les types de Bertram, de Marcel et de Fidès ont un cachet à la fois historique et local. Évidemment, celui qui les a créés ne livrait rien au hasard, et appelait la science au secours de son imagination.

Les opéras de Meyerbeer, après Robert le Diable, n’ont pas immédiatement subjugué le public. Aussi, les amis du compositeur et le compositeur lui-même avaient eu raison de « préparer leur venue », au moyen de gracieusetés faites aux journalistes et aux amateurs de la musique savante. En ces circonstances, le génie avait pour appui une grande fortune. Non seulement Meyerbeer pouvait recevoir beaucoup d’amis, mais il pouvait travailler à ses heures, faire attendre longtemps, très longtemps ses partitions, ce qui était loin de nuire à l’effet de leur apparition dans le monde artiste.

Par intérêt ou par amour-propre, Meyerbeer tenait singulièrement à ce que ses œuvres eussent un grand nombre de représentations.

Un jour d’émeute, alors qu’on se battait fort dans Paris, un de mes confrères rencontra dans la rue le factotum du maître.

« Quel malheur ! s’écria mon confrère.